Récompensé à Cannes il y a quelques semaines, le film « Les Meutes » s’impose d’ores et déjà comme un petit classique dans le paysage cinématographique moderne. Réalisée par Kamal Lazraq, l’œuvre incarne un récit hypnotique et un environnement qui puise ses racines dans le cœur d’un Casablanca mystérieux.
Retour sur ce film cynique et grinçant à travers notre critique complète.
Sommaire
Le synopsis
Lors d’une sombre nuit au bas-fond de Casablanca, Hassan et Issam, père et fils, assistent à la mort accidentelle d’un homme qu’ils devaient kidnapper… Débute alors un polar puissant qui allie peurs et incompréhensions. Au cœur des quartiers pauvres de Casablanca, là où la société marocaine souffre, un cadavre doit disparaître à tout prix…
Un casting marocain
De prime abord, la fiche technique du film présente un casting avec plusieurs noms méconnus du grand public. Pourtant, cette distribution porte haut le film, tant par sa fraîcheur que son originalité.
Nous retrouvons Ayoub Elaid dans le rôle d’Issam, ainsi qu’Abdellatif Masstouri dans le rôle d’Hassan. Aux côtés de ses deux protagonistes, Mohamed Hmimsa incarne l’homme muet, Lahcen Zaimouzen joue Labri et Mohamed Kharbouchi donne vie à Jellouta.
Notre avis sur Les Meutes
Les atouts
Dès le début du film « Les Meutes », nous sommes happés par une ambiance singulière qui nous plonge directement dans les quartiers populaires du Maroc. Le père et le fils, aux prises avec des difficultés financières, voient un kidnapping se transformer en un véritable cauchemar.
Des personnages pas comme les autres
Les personnages, incarnés par des acteurs encore en devenir, parviennent à nous toucher au plus haut point. Les mots sont rares, car la force principale du film réside non pas dans les dialogues, mais dans les interactions entre les personnages. Le casting met un point d’honneur à communiquer par les regards, les expressions du visage et à profiter des différentes ambiances, plus ou moins sombres du film.
Un humour inattendu
Dans ce polar presque entièrement masculin, le film nous présente un autre aspect de Casablanca. La ville, souvent dépeinte comme un paradis sur terre, est ici mise en scène avec ses défauts, dans un univers sombre où les combats de chiens s’accompagnent d’alcool, de mafia et de prostitution. Malgré cette ambiance glaciale et le récit qui l’est tout autant, le film est également empreint d’humour. Les propos humoristiques fusent sans que l’on s’y attende, allégeant ainsi l’atmosphère parfois lourde.
Les faiblesses
La plus grande faiblesse du récit réside dans son scénario, qui manque parfois de cohérence. Certains personnages ne réagissent pas comme on s’y attendrait lors de confrontations, ce qui engendre un manque de logique dans quelques échanges.
Le récit aurait pu être davantage approfondi, malgré la présence de deux personnages principaux profonds et très intéressants. À certains moments, l’histoire manque de dialogues et aurait mérité d’accueillir des échanges plus fournis.
Conclusion
Malgré quelques points négatifs, « Les Meutes » est un film qui mérite amplement le détour. À seulement 39 ans, Kamal Lazraq signe ici son troisième film et décroche brillamment une sélection officielle à Cannes, dans la section « Un certain Regard ».
Alors qu’au début, on pourrait craindre un manque de professionnalisme chez les acteurs, nous sommes agréablement surpris de découvrir un véritable florilège de grands talents qui incarnent parfaitement leurs rôles. En conclusion, les amateurs de thriller et de comédie dramatique sont invités à découvrir cette œuvre marocaine pas comme les autres.
Image à la une : Unifrance
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